Ce passage relate d'une vision vécue lors de l'attaque de l'antre du mage, ce n'est qu'un récit que Septembre aurait pu faire bien plus tard dans sa vie.
“ Lors de l'envoûtement, je me retrouvais à Orr. Encore. J'étais extérieure à l'action, comme omnisciente. Je me remémorais que trop bien la scène qui allait suivre. Le mage orrien tuait mon chien des fougères, Luün. Sauf que, cette fois-ci, il le déchirait en deux. Les parties restèrent, mais autour, le noir complet. Je n'avais jamais été plongée dans des ténèbres si profondes. Même mes luminances ne pouvaient les percer. Loin devant moi, un résidu de lumière blanche, comme la sortie d'un tunnel, brillait. En face de moi, l'avant et l'arrière de mon chien, inerte.
Soudain, les membres manquants commencèrent à repousser.. mais atrophiés. Les deux chiens ainsi formés se jetèrent sur moi. Je tentais de les tuer, au poignard, mais ils étaient plus agiles que feu Luün. L'un deux m'effleurait la gorge, plusieurs fois, m'arrachant quelques bouts d'écorce. Après quelques pas de danse, je ripostais avec mes flèches empoisonnées. Les deux monstres difformes s'effondraient, touchés par le poison.
Essuyant mes larmes, je me disais qu'en tirant vers la lumière je pourrai peut-être sortir de la vision. Mais rien. Du coin de l’œil, je voyais les horreurs se relever. Je n'avais plus d'autre choix. Je filais vers la lumière. C'était effrayant. ”